Saturday, September 22, 2007

BECKETT EN LSF* ET MUSIQUE


« Play back: Les Berceuses » est une de ces pièces atypiques où se mélangent danse, musique, vidéo, théâtre et… langue des signes.
Pendant une heure, Lucie Lataste (danse, langue des signes, écriture), Eugénie Ursh (violoncelle, compositions) et Romain Quartier (illustrations sonores et super 8) – sans que déméritent la régie son et super 8 de Jean-Pierre Santos et la création lumière de Stéphane Rouaud – nous plongent dans un univers largement inspiré de l’œuvre de Samuel Beckett.
Un univers un peu sombre, mais qui petit à petit gagne en brillance, toujours plein d’une beauté généreuse et sensible.
Mais la spécificité de ce « Play back: Les Berceuses » de la Compagnie Groupe Go (et du travail de Lucie Lataste) est l’envie de rendre accessible le spectacle vivant aux Sourds (vous vous imaginez qu’un Sourd allant voir une pièce de théâtre traditionnel, tirera probablement peu d’un spectacle majoritairement basé sur la communication verbale !), mais aussi de rapprocher les Entendants à une Langue et Culture aussi riches que celle des Sourds.
Et chapeau !
Par tout simplement la distribution de ballons de baudruche avant le spectacle et avec l’indication de les gonfler et les tenir entre les mains, la Compagnie Groupe Go propose de ressentir les vibrations de la musique, partie qui a autant d’importance pour le spectacle comme la partie visuelle (danse, langue des signes, vidéo…).
Et si vous connaissez rien à la LSF*, ne vous inquiétez pas et laissez vous prendre tout simplement par la beauté du geste.

*LSF: Langue des Signes Française

« Play back: Les Berceuses »
Compagnie Groupe Go & Alef Production
Du 18 au 29 Septembre 2007, 21h
Au Théâtre du Grand Rond, Toulouse

http://www.groupe-go.blogspot.com/
http://grand.rond.free.fr/

Wednesday, September 19, 2007

ROUILLE MÉTAPHYSIQUE


«La Rouille», qui porte le sous titre «pièce bavarde pour un danseur en chute libre», est exactement cela : un solo/monologue bavard.
Entre théâtre et danse, Adolfo Vargas, concepteur et interprète de ce «bavardage», apprivoise sans hésitation les textes de Philippe Saule, pour faire un bilan de la fin de la vie du danseur.
«La Rouille» est un moment autobiographique d’une grande sincérité. Parfois tellement personnel que nous nous sentons presque des intrus face à cette révélation de l’intime. Mais tellement bavard que cette impression se dissout pour laisser place à la compréhension, parfois l’amusement, parfois l’ennui, parfois la conscience d’être des spectateurs cruels et exigeants (trop ?) – comme nous dit l’interprète.
Dans une mise en scène de Isabelle Saule, partenaire d’Adolfo Vargas au sein de l’Association Manifeste, compagnie toulousaine, «La Rouille» nous fait accompagner Adolfo dans son récit acide, parfois d’une grande pertinence, souvent tellement métaphysique que nous nous perdons et chutons peut-être aussi avec lui, dans ce parcours tumultueux d’une vie dédié à la danse !
Si au début nous ne savons pas à qui Adolfo parle, perdus dans son regard perdu, «la garrapata» nous accroche par la suite, avec son face à face avec la mort, sa recherche des «bureaux de la culpabilité» (parcours du combattant au sein de la bureaucratie française), son essai virtuel (et vertueusement comique) d’être chanteur, de changer de métier.
«La Rouille» ce n’est pas une pièce jeune (elle ne veux pas l’être), mais un témoignage touchant du combat d’une vie, pas n’importe laquelle, mais celle du danseur, d’un danseur. Un danseur fatigué, mais infatigable, dont le corps vieillissant veux s’arrêter, mais qui ne pourra jamais s’arrêter, dont les idées veulent se poser, mais il ne les laisse pas, et nous emmène ainsi dans son tourbillon infini de souvenirs, de rêves, le passé, le présent et ( ?) le futur ( ?) – Il attend la mort, qui n’est peut-être (nous dit-il) rien d’autre qu’une machine à voyager dans le temps. Tourbillon intime où se mêlent pessimisme, humour, récit, critique social, solitude et abstraction métaphysique.
«La Rouille» est une pièce humaine (même si Adolfo dit être une huître), et dans son humanité qui essaye de «lâcher», de «s’arrêter», continuant pourtant à courir, à bouger, à bavarder, comme seul moyen de subsister, dans 1h10 de spectacle, le 16 et 17 avril 2007 au Théâtre Garonne à Toulouse et le 26 mai à La Herrumbre Auditorio de Tenerife (Espagne).

http://www.cdctoulouse.com/
http://www.theatregaronne.com/

Contact de la compagnie : assomanifeste@free.fr

AVOIR OU PAS AVOIR: MANIFESTE LA QUESTION !


Les 29, 30 et 31 mars 2007 à la MJC Roguet et dans le cadre du jeune festival «Pas de Danse ?» le public toulousain a pu redécouvrir la création «Avoir» de la compagnie Association Manifeste.
Création de 2005 pour quatre interprètes et vidéo, qui avait été créée au Théâtre des Mazades, «Avoir» est comme un bon vin, puisque deux ans après, cette pièce chorégraphique a mûrie et gagné en «saveur».
Son caractère de «sensibilité de l’approche» et son propos qui concerne directement le public, a sans aucun doute été mis en valeur par la proximité que cette salle implique.
«Avoir», interprété admirablement par Michel Vergnes, Alessandro Sabatini (qui remplace Claire Rivera de manière totalement convaincante) et par les chorégraphes eux-mêmes : Isabelle Saulle et Adolfo Vargas, est une pièce qui parle de notre société de consommation.
Ce duo franco-espagnol de chorégraphes n’hésite pas à traiter le sujet avec beaucoup d’humour, sans pour autant lâcher la pertinence du propos.
De la femme d’affaires qui se transforme en gogo girl déchirée, à l’homme qui devient le chien soumis d’un maître malveillant, pour se redresser et crier «Ça va pas ?! Vous faîtes du n’importe quoi !» ; des «passages de modèles friperies» au délirant moment des «gestes de marques» où chaque interprète représente en mouvement des marques publicitaires de notre quotidien (de Nestlé, Dior et Ikea, à Heineken, Leroy Merlin, Adidas et Coca-cola, entre autres), cette compagnie toulousaine réussit un tour de force sur un sujet contemporain qui nous concerne tous. Et tout cela amené de façon intelligente et convaincante, que malgré quelques petites longueurs, fait que même un public peu habitué à la danse contemporaine est pris par ce spectacle où la pluridisciplinarité règne.

http://www.mjcroguet.com/

MARATONA PARA O DIA MUNDIAL DA DANÇA EM AVEIRO


MARATHON POUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA DANSE AU PORTUGAL
(résumé en français à la fin de l’article portugais)

Dia 29 de Abril, para quem não sabe, é o Dia Mundial da Dança.
Como tal, a REDE – Associação de Estruturas para a Dança Contemporânea, foi convidada pelo Teatro Aveirense, a investir os seus espaços numa Maratona de Dança em comemoração deste dia.
A programação que durou aproximadamente 12 horas (das 11h da manhã às 11h da noite – com alguns atrasos relativos às dificuldades compreensíveis de seguimento e articulação logística de cerca de 30 artistas-criadores/companhias-colectivos) incluiu apresentações cénicas, encontros/conversas, vídeos, instalações, performances, e mesmo a possibilidade de trocar algumas palavras com a Ministra da Cultura e a sua comitiva (que chegou por volta das 18h e ficou até ao fim).

Às 11h iniciou-se a Maratona propriamente dita, com uma apresentação exterior (na Praça da Republica, em frente ao Teatro) de «Do lado de dentro», apresentação muito informal da autoria e interpretação de Ana Araújo e Vânia Mendes, jovens improvisadoras que quiseram investir a fachada do Teatro, com o objectivo ambicioso de fazer interagir “corpo/espaço/arquitectura pública – visando levar às ruas a arte”. Uma entrada em bicicleta, maquilhagem e figurinos estranhos, movimento baseado na contacto-improvisação e uma saída em bicicleta caracterizaram esta apresentação jovem e inocente. A proposta não é inovadora, mas a ideia do trabalho com a bicicleta e da música portátil e «riscada» é um ponto de partida interessante, a desenvolver. E quanto ao trabalho na rua, propomos a estas jovens artistas a prosseguirem esse caminho, se esse é o seu desejo, mas talvez a tentarem documentar-se um pouco mais sobre o que já foi feito.

De seguida, no Salão Nobre, tivemos uma conversa, cujo tema «Novas gerações da criação contemporânea», daria «pano para mangas», e as 2 horas a ele dedicadas se mostraram insuficientes para cobrir as preocupações dos criadores contemporâneos presentes.
Mas como explicaram às cerca de 25 pessoas presentes, Maria João Garcia e Joclécio Azevedo, animadores desta conversa, o objectivo principal era que as conversas se prosseguissem também após a conversa «oficial».
Dentro deste tema 3 ideias principais estruturaram a conversa:
1. REFERÊNCIAS
2. MEIO
3. PÚBLICO
Ideias base, que foram desenvolvidas consoante os testemunhos e preocupações dos presentes, que levaram a abordar outros (sub)temas como as residências artísticas, a inutilidade de um «inconformismo conformista» face à política das artes em Portugal, a necessidade de trabalhar em comunidade para obter resultados, a problemática da inexistência quase total de críticos de dança (e sobretudo a sua quase total ausência nos espectáculos de jovens criadores)…
[De notar a também quase total ausência de jornalistas neste evento – a nosso conhecimento uma reportagem rádio foi feita pela Antena 1 e dois artigos, um no Diário de Aveiro e outro no Jornal de Notícias:
http://www.diarioaveiro.pt/main.php?mode=public&template=frontoffice&srvacr=pages_13&id_page=1658
http://jn.sapo.pt/2007/04/30/cultura/teatro_aveirenseteve_dia_cheio_danca.html
claro que com alguma discrepância jornalística como por exemplo a presença assinalada de João Fiadeiro – que não esteve presente – ou o erro no nome de Maria João Vieira, que é, na realidade Maria João Garcia!)…]
Pensamos que esta conversa foi um ponto fulcral nesta Maratona (mesmo apesar da ausência da maior parte dos actores «de peso» da cena da dança contemporânea portuguesa actual), e que outras conversas deveriam pontuar estas manifestações, pois permitem por um lado identificar as pessoas do meio (muitas vezes conhecemos os nomes, mas não as caras) e sobretudo identificar as problemáticas que por vezes são comuns às nossas, mas também aquela que não o são, e partilhar testemunhos e meios de acção, para poder elaborar estratégias (pessoais e comunitárias) face às dificuldades da criação contemporânea.

Após uma curta pausa restaurativa a Maratona prosseguiu com a apresentação de «Uma Bailarina na Maratona do Dia Mundial da Dança», na Sala Estúdio. Este “espectáculo participativo de dança para crianças” de Aldara Bizarro, com a expressiva interpretação de Ainhoa Vidal, bailarina ibérica que alia o seu corpo de uma elasticidade impressionante a uma criatividade e espontaneidade igualmente impressionantes, e que assina em co-criação esta peça coreográfica interactiva; apesar de alguns momentos talvez um pouco longos, acaba por convencer e embalar crianças e adultos na descoberta do corpo e da dança.

De seguida descemos à Sala Principal onde a Maratona continua com 6 apresentações distintas:
«MOUVEMENT portraits», vídeo de Luciana Fina que nos apresenta excertos de um workshop de improvisação entrecortados com testemunhos orais de bailarinos, que ofegantes pela corrida que acabam de fazer tentam falar sobre a visão metafísica pessoal que têm sobre o movimento…
«Mesa para três», trio da Buzz Companhia de Dança (foto, de Nuno Alegria para JN), jovem companhia de Fafe, aqui dirigida por Pedro Carvalho, num excerto um pouco insípido em que os intérpretes após se terem passeado transportando cada um uma cadeira, acabam por se entregar a uma dança de contacto, sem que se perceba muito bem o tipo de relação que têm uns com os outros…
[“Dança abstracta”(?), tal foi o qualificativo utilizado por um espectador não habituado a ver espectáculos de dança contemporânea que cruzámos na Maratona (qualificativo utilizado não só relativamente a este excerto)…]
«Exercício de Pontuação», solo da aveirense Inês Negrão, que apesar dos conceitos “Respiração/Tempo/Ritmo/Frase” nos presenteou com uma «bela dança» na qual esperávamos ver um pouco mais do «Exercício de pontuação» e menos de um fraseado de movimento coreográfico. De todas as formas: uma bela jovem bailarina, cheia de potencialidades.
Este 1º bloco teve o seu auge com:
«Animais/Pedestrians», 2 vídeos de Sérgio Cruz, que com o apoio do Núcleo de Experimentação Coreográfica (NEC), do CENTA – Vila Velha do Ródão, The Place e Dance for the Screen, nos ofertou 2 momentos videográficos de excelente qualidade, esteticamente interessantes, e conceitos pertinentes desenvolvidos com talento e humor. Um regalo! A ver absolutamente!
«A drop», solo criado e interpretado por Mariana Amorim, que coloca em cena uma bailarina de belos gestos fluidos que se coordenam com uma banda sonora de gotas de água, e uma garrafa rodopiando, pendurada de pernas para o ar a 2 metros do chão. Apesar da simplicidade do conceito e da beleza da dança, fica-nos a vontade de ver um desenvolvimento mais consequente e que a garrafa seja, talvez, algo mais que simples decoração.
Este 1º bloco terminou-se com:
«Rugas» (versão remake 2005), vídeo de Rui Horta e Marcus Behrens. «Rugas» reúne excelentes condições, bons intérpretes, belas imagens, ideias e cenografia interessantes, mas o conteúdo desconexo entre uma loucura abstracta e uma narrativa demasiado descritiva, deixa-nos um tanto ou quanto cépticos face a este objecto videográfico.

Após uma curta pausa (o atraso começava a pesar), a Maratona regressou à Sala Estúdio com um 2º bloco de autores:
1. «Paredes» de Maria Manuela Marques. O tema centrando-se no objecto do título, alimentado por dois belos intérpretes (a coreógrafa e Duarte Martins), iluminados por um projector de slides, que duma imobilidade inicial, passam a circular por entre o público (sentado no espaço cénico a pedido da artista), tendo por fundo sonoro um texto sobre o mesmo tema, lido de maneira não teatral, numa neutralidade indiferente, que acabamos por esquecer, deixando-nos um ruído de fundo… apesar da potencialidade dos figurinos (fatos de macaco industriais de cor branca), o movimento não toma em conta esta potencialidade, ficando-se por uma quase invisibilidade e alguns esboços não desenvolvidos…
2. Segue-se «Projecto de Investigação» de Ana Silveira Ferreira “centrado na interrogação do trabalho do actor”, que deve ser visto como isso mesmo: um «Projecto de Investigação». Durante 10 minutos, Joana Cavaco atravessa uma diagonal, com uma pose inerte e um movimento repetitivo. Apesar da música que pontua este exercício de travessia de espaço, a inexpressividade do mesmo deixa-nos indiferentes e mesmo aborrecidos. Talvez 5 minutos de explicação do projecto e … 2 minutos de exercício, nos tivessem deixado mais interessados na pesquisa desta artista…
3. «Subsidiem-me» (excerto) de Diniz Sanchez [não vou «votar» por mim mesmo – a única coisa que posso dizer é que houve algumas reacções positivas por parte do público…]
4. «De algum lado»: Pedro Carvalho dançou-se a si mesmo, numa interpretação da música de David Marques. Sem grandes pretensões, Pedro propôs-nos um pouco dele mesmo, partilhando connosco 10 minutos da sua dança.
5. Para terminar este bloco, Sofia Neuparth, com a cumplicidade de Laura Bañuelos atacou-se a «Sobre comunicação»: “como tornar tangível, num contexto de expressão artística não laboratorial, a experimentação das questões que nos movem?”. Alimentada pelos textos lidos por Laura, Sofia expôs as suas ideias, comunicou connosco através do seu corpo, dos seus gestos, da sua dança.

E aqui a Maratona desatou a correr! Mesmo com a chegada da Ministra da Cultura, descemos imediatamente para continuar com o 3º e ultimo bloco de artistas, que investiram a Sala Principal:
1. «Por aqui, por aí outra vez» (excerto de «Tudo e Nadas»), de Maria João Garcia, mostrou-nos uma Maria Radich resplandecente (e não é exclusivamente uma referência ao vestido!). A luz acende-se: um grande círculo com um microfone no meio, e ao som dos aplausos Maria Radich entra em cena, parando face ao público, no limite da luz e aí ficando até ao fim das palmas pré-gravadas. Então ela avança para o microfone: ela tem tudo de uma grande artista de uma grande sala de espectáculos. Um belo vestido longo, brilhante e decotado, saltos altos e uma voz suave que nos embala e encanta como se fôssemos bebés… mas o discurso dessa voz embaladora é outro! Sobre um texto de Nuno Barreiro a acção desenvolve-se revelando não mais uma bela actriz ou cantora (ou bailarina), mas uma artista completa, sem papas na língua, que fala de amor, “arte, política, liberdade e sobre o absurdo de ser artista.”. Um trabalho da voz falada e cantada excelente, acompanhado de um trabalho de movimento bem adaptado e propósitos pertinentes e refinados. Um prazer para os sentidos e sobretudo um conteúdo que nos fala do artista e da criação contemporânea: BRAVA!
2. «Os pata-lugares», vídeo concebido e interpretado por Né Barros e realizado por Filipe Martins. Objecto curioso, este vídeo apresenta um trabalho de imagem bastante interessante pontuado pela utilização de legendas, e que apesar de talvez um pouco longo, nos deixa com a agradável sensação de um bom momento de humor inteligente.
3. Ainda num seguimento bem-humorado «The awerness trap» de Sílvia Pinto Coelho apanha-nos de surpresa na virtuosidade da manipulação do objecto (uma enorme bola), acompanhada por um sentido de humor refinado que acaba por a contagiar a ela própria!
4. Segue-se o curto «Improviso IV» de Clara Carrapatoso, uma pontuação clássica em pontas, que nos deixa um sorriso nos lábios, lembrando-nos que a dança, como ela ainda é vista pela maior parte do público em geral, também tem o seu lugar numa Maratona da Dança tão contemporânea.
5. «Estético – Histérico Fase 1» de Inês Mariana Moitas e Luís Félix testemunha de uma jovem criação pertinente e inteligente. Apesar da imagem inicial que nos pareceu suficientemente interessante para ser mais explorada, segue-se uma coreografia que através da repetição «concorrente» de cada um dos artistas atinge um clímax quando a música comercial intervêm… as interrogações do processo de criação e um final aberto que depende do público dão vontade de ver mais! Esperamos a Fase 2!
6. «Random Sample» de Vera Mota, é ainda uma incursão na jovem criação. Uma boa ideia, uma abundância de elementos cénicos (nem sempre explorados), um figurino e instalação décalés… mas mesmo sabendo que «Random Sample» é isso mesmo: uma “free sample” (amostra gratuita) fica-nos a dúvida sobre se há mais e que forma pode tomar…
Se «Estético – Histérico Fase 1» nos deixa a certeza de querer ver mais, «Random Sample» deixa-nos na expectativa/incerteza de poder ver mais…
7. «Pés na terra Coração no ar» de Isabel Barros é uma improvisação dentro do universo da próxima criação da coreógrafa, cujo interesse principal é a personagem «barroca» que impõe uma presença teatral e vocal estranha, que se sobrepõe à prestação da bailarina. O início da exploração de um trabalho vocal em cumplicidade com o músico em palco, dá-nos pistas do que poderemos ver nesse futuro «Lugar dos Sonhos».
8. «Olhares em dança» um happening vídeo/música/luz com o artista Alex (?lex) Campos nu em cena.
9. «Dança in my mind» de Clara Andermatt e Vítor Rua, uma improvisação «sex-guitar», para surpreender a Maratona.
10. «O jantar favorito» ou «Ai! qué dolor! Oh! What a pain!» de Catarina Miranda, é um karaoke anedótico interessante, mas cuja ideia não é suficiente devido à falta de trabalho cénico: tal como na «sample» de Vera Mota, também aqui o trabalho sobre o cliché fica por desenvolver.
E para terminar:
11. «Ao cruzar as árvores» solo de Ainhoa Vidal, que explora um objecto narrativo: um conto (para todas as idades) – que nos faz pensar a um universo Manga, habitado por estranhas criaturas, monstros e animais que falam… com um bom trabalho de caracterização, figurino e voz off.

Após uma pausa – lanche tardia (20h) e diplomática, onde a Ministra da Cultura esteve relativamente disponível para falar com os artistas que tivessem vontade de trocar ideias com ela, tivemos uma pequena performance interpretada por M$Ms (M&Ms?) com o título «Desconcerto»: ocupando o Foyer, Margarida Mestre e Miguel Pereira, vestidos a rigor para a ocasião interpretaram-nos uma canção. Um concerto intimo «en tête à tête» com o público e a Ministra.

Para finalizar esta jornada, voltámos à Sala Principal para assistir a uma improvisação de «Vera Mantero & Friends».
Contribuição da geração (ou pelo menos de uma parte, pois nomes como João Fiadeiro, Francisco Camacho, Paulo Ribeiro e Sílvia Real não estavam presentes) que marcou o «big bang» da dança contemporânea portuguesa e que continua a trabalhar para uma visibilidade da criação contemporânea.
Vera Mantero, animada por uma energia e corpo sempre jovens, rodeou-se de Miguel Pereira, Margarida Mestre, Clara Andermatt, Vítor Rua, Sophie Leso, Filipa Francisco, João Galante, Joclécio Azevedo e João Samões, para um momento de improvisação ao qual não faltaram bons momentos performativos cheios de humor e sensibilidade.

Talvez para o ano as novas gerações se possam misturar à geração «genitriz» para partilhar, também em palco novas experiências e tendências!

Obrigado a todos: iniciativas comunitárias como esta deviam proliferar e contribuir ao desenvolvimento das acções da REDE e da comunidade da Dança Portuguesa!

Diniz Sanchez

http://www.oblogdarede.blogspot.com/

http://www.teatroaveirense.pt/


EN FRANÇAIS :

Le 29 avril, pour ceux qui ne le savent pas, c’est la Journée Mondiale de la Danse.
La REDE – Association de Structures pour la Danse Contemporaine, au Portugal, a été invitée par le Teatro Aveirense, à Aveiro (nord du Portugal) a investir ses espaces dans un Marathon de la Danse pour fêter cette occasion.
La programmation qui a durée approximativement 12 heures (de 11h du matin à 23h – avec quelques retards en rapport avec les difficultés compréhensibles d’enchaînement logistique de à peu près 30 artistes-créatifs/compagnies-collectifs) a été composée par des présentations scéniques, des rencontres, des vidéos, des installations, des performances, et même la possibilité d’échanger quelques mots avec la Ministre de la Culture (qui est arrivée vers 18h et est restée jusqu’à la fin).

Ce Marathon a été divisé en :
1. Une rencontre discussion sur les «Jeunes générations de la création contemporaine», qui a réunit 25 personnes autour d’une discussion sur des thèmes assez larges comme «références», «milieu», «publics», qui ce sont développés par le biais des préoccupations et témoignages des présents et qui ont amené à aborder aussi les thèmes des résidences artistiques, de l’inutilité d’un «inconformisme conformiste» face à la politique des arts au Portugal (et en Europe ?!), la nécessité de travailler en communauté pour atteindre des résultats, la problématique de l’inexistence de critiques de danse, et surtout leur manque d’intérêt pour la jeune création…
2. Un spectacle participatif de danse pour enfants, de Aldara Bizarro.
3. Trois blocs de présentations de 10 minutes de tout artiste/chorégraphe/compagnie désirant participer, d’où on pourra citer les noms plus connus de Rui Horta, Sofia Neuparth, Pedro Carvalho, Né Barros, Isabel Barros et Clara Andermatt, mais d’où on voudrait surtout souligner la participation de qualité de jeunes créateurs moins connus comme Sérgio Cruz, Maria João García, Sílvia Pinto Coelho, Inês Mariana Moitas e Luís Félix
4. Une performance de M$Ms (Margarida Mestre et Miguel Pereira) qui on fait un mini concert/performance dans le foyer du Théâtre.
5. Une clôture en forme d’improvisation par Vera Mantero et ses invités : Miguel Pereira, Margarida Mestre, Clara Andermatt, Vítor Rua, Sophie Leso, Filipa Francisco, João Galante, Joclécio Azevedo et João Samões.

Peut-être l’année prochaine les jeunes générations pourront se mélanger aux générations «génitrices» pour partager, aussi sur scène, des nouvelles expériences et tendances!

Reste ici l’appel pour que des initiatives semblables puissent avoir lieu aussi en France!

Diniz Sanchez

Tuesday, September 18, 2007

LA CHALEUR QUI VIENT DU FROID


Le vendredi 23 mars 2007, nous avons pu voir la compagnie finlandaise de Tero Saarinen au Festival Tendances, festival de danse contemporaine en Gironde, organisé par l’IDDAC.
Le spectacle a eu lieu à la salle de l’Ermitage, Le Bouscat, près Bordeaux.
La Tero Saarinen Company a présenté 3 pièces chorégraphiques : «Westward Ho !», un trio masculin, «Wavelenght», duo et «Hunt», le célèbre solo dansé par le chorégraphe lui-même.
Tero Saarinen est un chorégraphe du mouvement, la virtuosité habite les corps qu’il met en scène, mais la virtuosité de ce chorégraphe est celle d’arriver à marier une danse fluide à l’infini avec une sensibilité esthétique et une profonde démarche poétique. «Westward Ho !» témoigne parfaitement de cela : un vrai «poème dansé» (comme il est dit dans le programme), où les trois danseurs partent d’une chorégraphie minimale répétitive à l’unisson, tel corps de ballet/êtres humains contraints à effacer leur individualité face à un monde de clonage, pour, petit à petit, dans la fatigue et l’ennuie du «tous pareils», se réveillent les individus, pleins d’une fragilité riche, qui nous parle vraiment de l’essence de l’Humanité.
Les danseurs excellent dans les interprétations, parfois étranges, du mouvement qui nous hypnotise et enchante.
«Wavelengths» est un duo qui parle du couple, à travers le fluide continu, signature de cet artiste chorégraphique finlandais, qui amène ses danseurs à évoluer dans le «désir désespéré et timide des hommes d’être aimés».
Il faut aussi faire référence au travail époustouflant des lumières de Mikki Kunttu et des costumes de Erika Turunen et du chorégraphe lui-même (dans le trio), qui a un rôle fondamental à démarquer un territoire esthétique d’exception, et très différent de ce que nous pouvons assister normalement en France.
Last but not least : «Hunt», le solo devenu mythique, sur la partition du «Sacre du Printemps» d’Igor Stravinsky, «crée en 2002, en collaboration avec l’artiste multimédia Marita Liulia pour la première biennale de Venise».
C’est dans ce solo que nous goûtons à la virtuosité et intelligence sensible du corps de Tero Saarinen, non seulement en tant que chorégraphe, mais en tant que danseur interprète.
Dans une danse sensuelle et sauvage, Tero est l’interprète ultime de «l’élu», à la fois maître et victime du Sacre (que nous avons l’habitude de voir entouré d’un chœur de danseurs), comme une bête traquée et chassée par la partition musicale, il a le don de remplir la scène à lui tout seul, et l’audace d’oser une vision très personnelle.
Avec le soutien du travail multimédia et photographique de Marita Liulia, qui accentue le caractère cyclique des saisons de la vie, et les lumières de Mikki Kunttu qui témoignent la beauté violente du propos, Tero Saarinen est le Dieu Cerf sacrifié, viril et fragile à fois, qui dignement donne sa vie pour féconder la terre pour que sa tribu (l’Humanité) puisse subsister.

La Tero Saarinen Company impressionne par sa qualité et ses propos universels, et nous ne nous étonnons pas de lire que «Tero Saarinen figure au rang des plus grands chorégraphes et interprètes dans le monde. Entre danse jazz, ballet classique, danse contemporaine et butho, son travail chorégraphique est unique.».

14ème Festival TENDANCES
du 13 au 30 mars 2007
dans plusieures salles de la Gironde
Informations : 05 56 17 36 36

http://www.iddac.net/

http://www.terosaarinen.com/

Friday, September 7, 2007

LA VIE AGITÉE DE L’OURS OTTO-ALAMO


Les 15 et 17 mars 2007, le public toulousain a eu le plaisir de pouvoir découvrir le spectacle «Otto», création jeune public (à partir de 7 ans et sans limite d’âge) de la compagnie tarbaise Théâtre de la Bulle.
Inspiré du livre de Tomi Ungerer «Otto – autobiographie d’un ours en peluche», ce spectacle pluridisciplinaire c’est que du bonheur !
Les comédiens (qui sont beaucoup plus que des comédiens) Monique Huet, Nathalie Lhoste-Clos et Éric Février, avec l’étroite complicité de Laurent Aranda à la régie, nous font voyager dans les souvenirs d’Otto, l’ours en peluche, souvenirs qui sont aussi ceux de l’Humanité.
Dans une mise en scène qui mêle marionnettes, jeu théâtrale, bruitages, vidéo et même de la chanson et de la chorégraphie, «Otto» est un spectacle complet qu’en plus d’une histoire pour le jeune public, est aussi une magnifique façon d’introduire l’Histoire contemporaine (l’action commence à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale) à nos enfants – et de la rappeler à nos adultes.
«Otto» est une leçon d’Humanité, un récit bouleversant qui nous amène du rire aux larmes, et finalement au bonheur de croire (à nouveaux ?) à l’amitié et aux rêves d’un monde meilleur.
Les membres de la compagnie Théâtre de la Bulle ont à leur honneur de présenter un spectacle émouvant, intelligent et pertinent, qu’en plus de raconter une belle histoire, passe aussi un message social et éducatif de haut niveau, qui a toute sa place dans le contexte sociopolitique de nos jours.
«Otto» a été présenté dans le cadre de «LE BAZAR AU BAZACLE» «60 jours de représentations artistiques» qui ont lieu sous chapiteau au Parc des Sports du Bazacle, à Toulouse.
Beaucoup d’autres spectacles à venir : Musique, théâtre, danse, cirque, films, théâtre équestre, spectacles jeune public, bal, expos et rencontres-débats, qui se déroulent du 27 février au 22 avril 2007.

BAZAR AU BAZACLE
Parc des Sports du Bazacle
1, impasse du Ramier des Catalans
Toulouse
Tel. : 05 34 44 93 46

Et si vous n’étiez pas parmi les chanceux à avoir pu être spectateurs de «Otto», soyez attentifs, puisque la compagnie Théâtre de la Bulle le donnera sans doute à Toulouse à nouveau très bientôt !

Thursday, September 6, 2007

LA (jeune?) DANSE EST UN SPORT QUI SOUFFRE (et ennuie !)?


Ce dimanche 11 mars 2007 a eu lieu au Théâtre Municipal d’Albi le concours Solo Mio, tremplin danse organisé par l’Athanor, Scène Nationale d’Albi et le Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse/Midi-Pyrénées, qui permet à des jeunes chorégraphes de présenter au public et à un jury de professionnels leur première création.
Le jury cette année était composé de Mark Tompkins, chorégraphe de la compagnie IDA et émérite personnage franco-américain de l’improvisation en danse, qui en été à juste titre le président, Danièle Devynck, conservateur du Musée Toulouse-Lautrec à Albi, Nathalie Auboiron, chargée de mission danse de l’ADDA du Tarn, Jean-Jacques Mateu, metteur en scène de la Petit Bois Cie. et Aurélie Savy, étudiante au CUFR Jean-François Champollion à Albi, représentant le public.
Le rideau s’ouvre sur Carla Macau, 23 ans, candidate catalane présentée par l’Institut del Teatre de Barcelone, qui danse «UVA», chorégraphie de Miquel Barcelona. Pendant 13 minutes Carla interprète une danse d’objets, qui comme elle, gigotent sans raison apparente. Une jolie danseuse qui a bien exécuté ce que l’on a demandé. Malgré la belle image de début, «UVA» n’est que ça : des successions d’images sans fil conducteur, sans logique, sans fluidité… des subterfuges pour une danse académique qui se base sur une théâtralité exagérée et démodée. «UVA» («raisin» en français) prends son titre des raisins que l’interprète mange, sans qu’on comprenne pourquoi, à la fin de ses 13 infinis minutes d’une inintéressante chorégraphie.
«JAMAIS DES JAMBES», chorégraphié et interprété par Jung-Ae Kim, coréenne de 24 ans établie à Paris, nous montre une danse dense, peut-être un peu longue (15 minutes), mais qui a des choses à dire. Jung-Ae propose une fluidité de mouvement et une théâtralité qui permettent de lui attribuer une filiation dans les courants de la danse contemporaine française (Jung-Ae, danse, entre autres pour Odile Duboc/CCN de Franche Comté, et a fait la formation ex.e.r.ce du CCN de Montpellier/Mathilde Monnier). Une jeune chorégraphe potentielle, qui malgré un choix de costume minimaliste (et peut-être pas le meilleur) affirme sa présence, mais qui apparemment n’a pas marqué le jury.
Ce suit «AVEX KIALA», petite bouffée d’air frais «à la française», chorégraphié et interprété par Lucie Lataste, toulousaine de 28 ans, qui nous apparaît comme une Amélie Poulain de la danse, et qui pendant 13 minutes nous propose une chorégraphie gestuelle. Cela est intéressant, malgré une esthétique un peu vieillit (et qui se veux intemporelle), mais le propos (la danse est développé à partir de la langue des signes) n’évolue guère, et ça reste dans une agitation ou l’énergie est la même du début à la fin.
«TAUREAU – EN QUÊTE D’UN AUTOPORTRAIT» de la chorégraphe et interprète turque Özlem Alkis, 29 ans, encore une candidate institutionnelle, cette fois du CNDC d’Angers, est une déambulation nonchalante où nous avons l’impression que l’action se passe surtout dans la tête d’Özlem, puisque au public manquent des pistes pour comprendre, ou même être captivé par cette gestuelle fluide mais inaccessible.
«THE FUCKING PART» met en scène Yann Gibert, seul chorégraphe et interprète du sexe masculin à se présenter au Solo Mio. Ce jeune danseur français de 25 ans, habitant le Portugal, fait une proposition originale (la seule de cette édition de Solo Mio !) avec son «THE FUCKING PART». Pendant 9 minutes il nous suggère par la parole les mouvements qu’il pourrait faire, avançant et reculant dans l’espace et ce plaçant toujours dans la même position, debout face à nous. Si au début, à la surprise initiale se suit le questionnement ok, et alors, où tu veux en venir ? on termine par se laisser emballer par la magie de la suggestion des mots et on «voit» Yann danser. D’autant plus qu’à la sensation d’être pris au piège initiale, se suit l’amusement de cette performance culotté où ne manque pas l’humour. Au moins nous aurons pu apprécier une proposition aboutie, même si le vocabulaire n’était pas celui de la danse, mais était sans doute celui du corps, et du langage le plus contemporain de la soirée !
Mais le jury a décidé autrement et c’est Sara Martinet, toulousaine de 24 ans qui a été la lauréate de cette édition de Solo Mio, avec son «LE BAIN». Ce «BAIN» commence avec l’angoisse de la danseuse exprimée pitoyablement par des phrases au sol qui auraient pu être des exercices pris de n’importe quel cours de danse contemporaine… Sara, une interprète du mouvement, danse ses révoltes prenant son corps comme bouc émissaire, caché derrière un visage inexpressif qui se cache à son tour derrière ses cheveux. Une danse souffrante qui nous rappelle quelques chorégraphes des années 90. Le manque d’originalité de cette chorégraphie s’aggrave avec l’utilisation scénique de la baignoire (cachée derrière un tissu au début, que la danseuse/chorégraphe enlève pendant un noir fait exprès pour cela, et qui marque la 2ème partie de la pièce). Cet objet devient, nous ne savons pas pourquoi, puisque le début ne laissé prévoir rien en rapport avec «LE BAIN» (malgré le titre), le centre de toute action, et si Sara l’utilise de façon virtuose, cela ne suffit guère, puisque la succession de mouvements et d’images ne priment point par son originalité… même le moment d’humour (que nous dirons : malgré la volonté de Sara) est vécu avec gravité - les lunettes de piscine, suffisent peut-être à faire rire le public, mais surtout pas à affirmer une nouvelle donné chorégraphique ou dramaturgique. Si «LE BAIN» de Sara Martinet n’était peut-être pas la chorégraphie la moins intéressante de cette édition du Solo Mio, elle n’était pas non plus, ni du point de vue de la chorégraphie, ni du point de vue de l’interprétation, ni du point de vu de la recherche du mouvement, ni du pont de vu de l’originalité de propos, la création la plus contemporaine, pertinente, originale ou aboutie de la soirée.
Restent à questionner les paramètres de sélection (et présélection) – nous avons du mal à croire que ce tremplin réunissait un échantillon représentatif de la jeune création française ou européenne !



Tuesday, September 4, 2007

GOING BANANAS… ou les fruits d’un désir inachevé


Le 1er et le 2 mars 2007, à 20h30 au Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse, la Todaycompany présente «A banana is a banana», solo de danse-théâtre interprété par Brune Campos.
Dans une mise en scène de Gertjan van Gennip, éclairée par Françoise Libier, nous assistons pendant 50 minutes à une humanité nue, crue et franche, qui évolue dans ses cycles de vie répétitifs…
Une femme en talons, peu habillée, avec un «Love» poilu autour du cou, rentre dans un espace de proximité… ou presque… un espace vide… ou presque… son univers minimaliste et précis est composé de bananes, qu’elle récolte minutieusement, précieusement, avec une espèce de cageot/sac à main et une faucille.
Elle est heureuse, ou du moins c’est ce qu’elle dit… «La journée est belle» nous dit-elle en anglais… nous parle t’elle vraiment ? Sont regard tournoyant sur ses hauts talons, comme son corps, à moitié nu, ne nous fixe pas des yeux… comme un «oui, ça va et toi ?» mécanique, que nous répétons tous les jours en société… et puis elle a ses bananes : les manger la rend heureuse – malgré son expression neutre et vague, comme si elle voulait convaincre l’univers d’une joie fugitive… les comptabiliser rend les journées belles, dans un jeu d’individualisation d’objets où on sens naître la satisfaction… mais «Love» n’est jamais content : il «wants more» !? Il ne le dit pas… cette dépouille de «Love» reste silencieuse et manipulatrice.
Brune Campos maîtrise son environnement dans cette forme déstabilisante de spectacle, répétitive mais intrigante, où on pourrait discerner une démarche à la Composition en Temps Réel.
Une performance sans faille qui nous interpelle, nous questionne, nous parle de l’humanité, de l’homme et de la femme, de la recherche du bonheur, des apparences, des rapports de manipulation social et intime, de sexe, de l’insatisfaction, de la soif de pouvoir… une pièce vraiment contemporaine et plus actuelle que jamais, dans notre contexte sociopolitique.
Il y aura ceux qui ne verront peut-être qu’une récolteuse de bananes… mais si en bon portugais on sait qu’une banane (= uma banana) c’est simplement un fruit, on saura qu’un banane (= um banana) c’est un «bon à rien», un «mou», peut-être alors notre imaginaire pourra s’épanouir d’avantage.
Gertjan van Gennip nous invite à 50 minutes d’une forte théâtralité, qui frôle souvent le comique, mais qui surtout touche là où ça dérange, avec une incroyable interprétation/création de Brune Campos, qui se met à nu dans cette danse («République») des bananes… et en plus, cerise sur le gâteau : à la fin vous pourrez déguster à ces objets (de désir) artistiques, en mangeant quelques bananes (ce sont des bananes qui ont vécu !) en parlant avec les artistes.
De la jeune création juste et pertinente, qu’il faut soutenir.
Ce premier solo de la jeune Todaycompany est un début prometteur (d’autant plus exportable, puisqu’il est en anglais) : espérons les revoir bientôt sur les planches.
Credit Photographique: Anne Gieysse

SOYEZ ZIGUE!


Du 6 au 24 février 2007 nous avons pu nous laisser «posséder» par l’esprit ZIGUE qui nous a laissé Armand Maréchal – quoi ? vous ne le connaissez pas ? shame on you ! – au Théâtre du Fil à Plomb, à Toulouse.
Autour d’un verre de Fraskati (recette secrète appartenant à la famille Zigue), nous rentrons dans un espace de glamour/humour, accueillis à bras ouverts par les différents membres héritiers de l’esprit Zigue.
La bande de Zigue, composée de 6 artistes de talent, pluridisciplinaires, multifonctions et surtout extravagants et décalés à souhait, nous emmène dans un voyage auquel il est impossible de rester insensible.
Sketches avec l’accent du coin, des chansons, des numéros sexy (une danse avec une chaise, en occitan !), du grand théâtre (avec Roméo et Juliette – et si un enfant était né de cette union ? seriez-vous prêts à le découvrir ?), et même de l’opéra ! Mais surtout beaucoup de convivialité en hommage à cet homme qui a changé le Cabaret à la française à jamais ! ;-)
La soirée ZIGUE ZIGUE est un événement à ne pas rater !
QUOI ???!
VOUS L’AVEZ RATÉE ???!
SHAME ON YOU !
Priez pour que ça revienne rapidement à l’affiche sur toutes les scènes de la France entière, ou sur vous tombera la malédiction ZZZZZZZIGUE !

http://lefilaplomb.free.fr/